Communiqué
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Augmentation du nombre de décès et de disparitions de migrants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2023

Des bateaux reposent sur la plage de Mokha, au Yémen, où des milliers de migrants arrivent après des voyages périlleux. Photo : OIM/Monica Chiriac 2024

Le Caire, 12 juin - Plus de la moitié des 8 600 décès et disparitions de migrants dans le monde en 2023 ont été enregistrés sur les routes migratoires dans et depuis la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), selon un nouveau rapport du Projet Migrants Disparus de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le nombre de migrants qui ont perdu la vie ou qui ont été portés disparus au cours de leur voyage migratoire sur les routes à l'intérieur ou en provenance de la région MENA en 2023 a augmenté pour atteindre 4 984, contre 3 820 en 2022, selon le rapport.

"À la lumière de ces résultats alarmants, il est essentiel de renforcer la collaboration dans les opérations de recherche et de sauvetage, à la fois en mer et sur les routes du désert, afin d'éviter de nouvelles pertes de vies humaines. En outre, il est impératif de fournir un soutien complet aux familles des migrants disparus", a déclaré Othman Belbeisi, directeur régional de l'OIM pour la région MENA.

Les principales conclusions du rapport indiquent que la région MENA est devenue une zone de transit critique pour les migrants. En 2023, plus de 215 508 migrants ont atteint l'Europe via la Méditerranée, selon la matrice de suivi des déplacements de l'OIM. Tragiquement, plus de 3 155 migrants ont perdu la vie en tentant la traversée, dont 1 878 au large des côtes des pays de la région MENA. Ces chiffres sous-estiment probablement l'ampleur réelle de la crise, car de nombreux décès et disparitions ne sont pas signalés ou passent inaperçus.

Le rapport met également en lumière la nature périlleuse des itinéraires terrestres qui posent des problèmes importants pour les opérations de recherche et de sauvetage (SAR). Par conséquent, de nombreux décès sur ces itinéraires ne sont pas signalés, ce qui suggère que le nombre réel de décès est probablement beaucoup plus élevé que ne l'indiquent les chiffres enregistrés. En 2023, 399 migrants sont morts ou ont disparu sur ces routes, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes. En particulier, les 161 décès enregistrés lors des traversées du désert du Sahara représentent une augmentation de 73 % par rapport à 2022, ce qui souligne les dangers persistants auxquels sont confrontés les migrants.

Les enfants migrants sont particulièrement vulnérables et ont besoin d'une protection spéciale contre les multiples dangers auxquels ils sont confrontés tout au long de leur voyage. Fait alarmant, depuis 2014, 3 372[1] enfants migrants ont perdu la vie dans le monde, 913 décès ayant été enregistrés dans les seuls pays de la région MENA. Ces statistiques tragiques soulignent le besoin urgent de renforcer les mesures de protection et la coopération internationale afin d'éviter de nouvelles pertes de jeunes vies.

Les prochains examens régionaux du Pacte mondial pour les migrations (PMM) sont l'occasion de mettre en œuvre et de présenter les recommandations du Réseau des Nations Unies sur les migrations (UNNM). 

"Étant donné que l'objectif 8 du Pacte mondial pour les migrations, qui vise à sauver des vies et à mettre en place des efforts internationaux coordonnés pour les migrants disparus, a été l'un des objectifs les moins discutés, il est maintenant temps d'établir des priorités et de prendre des mesures décisives", a déclaré M. Belbeisi. "Les examens régionaux arrivent à grands pas et nous devons saisir cette occasion pour proposer des solutions significatives et durables à cette crise humanitaire".

*Comprend les décès en Méditerranée centrale et occidentale, en Méditerranée orientale au départ du Liban, de la République arabe syrienne et de Chypre, et sur la route de l'Atlantique vers les îles Canaries espagnoles.

*Comprend les décès en Méditerranée centrale et occidentale, en Méditerranée orientale au départ du Liban, de la République arabe syrienne et de Chypre, et sur la route de l'Atlantique vers les îles Canaries espagnoles. 

Note aux rédacteurs :

Depuis 2014, le Projet Migrants disparus de l'OIM a enregistré plus de 65 000 décès et disparitions dans le monde de personnes qui meurent ou disparaissent au cours du processus de migration vers une destination internationale, quel que soit leur statut juridique. 

Ces chiffres sont sous-estimés en raison des limites de la collecte de données et du manque de sources de données systématiques et actualisées. Le Projet Migrants disparus rassemble actuellement des informations provenant de diverses sources telles que les registres officiels des autorités nationales et locales, les organisations intergouvernementales et de la société civile, et les médias, ces derniers étant la principale source de données dans de nombreux pays de la région MENA qui ne produisent pas de rapports officiels. 

Cliquez ici pour accéder au rapport complet. 

 

[1] Ces chiffres ne représentent que les cas confirmés. Il est difficile d'obtenir des données complètes, y compris des informations spécifiques sur le sexe, sur les itinéraires éloignés et maritimes, ce qui rend cette identification pratiquement impossible.

 

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Au Caire : Tamim Elyan, telyan@iom.int    

A Berlin : Jorge Galindo, IOM GDI, Tel : +4915225216775, Email : jgalindo@iom.int