Communiqué
Local

L'OIM réunit des responsables gouvernementaux de Tunisie et du Burundi pour discuter de la lutte contre la traite des personnes

Bujumbura – L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a réuni des représentants des gouvernements de la Tunisie et du Burundi pour partager les meilleures pratiques sur la façon de lutter efficacement contre la menace de la traite des êtres humains dans leurs pays.

Une délégation de l'Instance nationale de lutte contre la traite des personnes (INLCTP) de la République tunisienne a effectué une visite d'une semaine pour rencontrer la Commission nationale de concertation et de suivi pour la prévention et la répression de la traite des personnes (CCSPRTP) de la République du Burundi, d'autres institutions burundaises chargées de la traite des personnes ainsi que des organisations non gouvernementales locales. Ils ont partagé les bonnes pratiques en matière de lutte contre ce crime dans les deux pays.

La Tunisie et le Burundi sont tous deux confrontés à des cas de traite de personnes ciblant principalement des femmes et des enfants et cela reste une préoccupation majeure pour les deux gouvernements. La traite des êtres humains est un crime grave qui constitue une forme moderne d'esclavage. Elle se produit partout dans le monde et touche presque tous les pays, y compris le Burundi, qui est un pays d'origine, de transit et, dans certains cas, de destination.

"La traite des êtres humains constitue ni plus ni moins une violation des droits de l’homme et mérite une attention particulière pour en assurer l'éradication" a rappelé le Colonel Epitace MASAMBUKO, Président de la CCSPRTP.

La visite d'étude s'inscrit dans le cadre du projet : " Améliorer la sécurité humaine des communautés touchées par la traite des personnes au Burundi ", financé par le Royaume des Pays-Bas et a été organisé par les bureaux de l'OIM au Burundi et en Tunisie. Il s'agissait d'ateliers organisés par le CCSPRTP du Burundi, conjointement avec l'OIM Burundi et l'OIM Tunisie, et réunissant quatre représentants de l'INLCTP, et des ministères impliqués dans la lutte contre la traite des personnes, des représentants de la police et de la justice, et des organisations non gouvernementales sur le terrain.

"Nous sommes heureux de cette coopération entre les instances respectives de nos pays en charge de la lutte contre la traite qui va appuyer nos efforts communs pour lutter contre la traite des personnes et le crime organisé. Cette visite contribuera, sans doute, au renforcement de la coordination et du partenariat." Raoudha Laabidi, Présidente de l’INLCTP, dans son discours d’ouverture.

Ce fut également l'occasion d'évaluer les derniers progrès réalisés par le gouvernement burundais dans la lutte contre la traite des personnes, et de discuter des bonnes pratiques pour mieux contrer ce crime - au niveau du système de justice pénale, du système de sécurité, et des mécanismes de prévention, de protection et d'assistance aux victimes de la traite.

La délégation tunisienne a partagé son expérience dans le développement du mécanisme national de référence pour les victimes de la traite des personnes et a présenté ses différents outils qui favorisent la détection, l'identification, la protection, l'assistance et l'accès aux droits des victimes, tels que promulgués dans la loi tunisienne.

Les échanges ont également porté sur le renforcement des processus et des mécanismes de partage et de collecte d'informations ainsi que de référencement entre les différents acteurs clés, qu'ils soient gouvernementaux, de la société civile ou des organisations internationales, afin de renforcer l'identification des victimes potentielles de la traite et d'assurer une action rapide et efficace pour les protéger.

La délégation a également visité le centre d'accueil temporaire Action d'assistance des Jeunes Vulnérables pour le Développement à Muyinga, qui accueille des victimes de la traite référées par l'OIM et d'autres organisations.
Cette visite fait suite à une précédente organisée en Tunisie en 2019 réunissant des représentants de l'INLCTP de Tunisie et ses homologues du Comité interministériel de lutte contre la traite des personnes du gouvernement du Burundi.

Cette visite a abouti à la mise en place d'un cadre de coopération basé sur les recommandations retenues lors de cette visite, dont l’accord de partenariat sur l’échange d’expertise et d’information entre le CCSPRTP au Burundi et l’INLCTP de Tunisie ainsi que l’échange sur le Mécanisme National d’Orientation des victimes tunisien (MNO). De manière plus générale, les recommandations ont porté sur le renforcement de l’organisation institutionnelle, en incluant par exemple le cadre de collaboration à établir entre le CCSPRTP et la société civile. Des recommandations spécifiques ont également été formulées, telles que :

  • Pour la prévention : la mise en place d’une stratégie de formation des différents intervenants pour un renforcement des capacités régulier et plus étendu ainsi que la création d’un réseau de journalistes de référence, formés, afin de doter le CCSPRTP de points focaux au sein des médias.

  • Pour la protection : l’établissement d’une base de données détaillée et harmonisée entre les acteurs, la dissémination des procédures opérationnelles standardisées pour améliorer la prise en charge des victimes ainsi que le partage du MNO tunisien pour en établir un au Burundi.

  • Pour la répression : l’harmonisation des textes légaux, le renforcement des capacités des acteurs du système pénal ainsi que l’instauration d’un système de registre spécifiques aux dossiers des cas de traite.

  • Pour le partenariat : le renforcement de l’accord sur l’échange d’expertises et d’informations entre les deux pays, au niveau bilatérale et multilatérale, ainsi que l’inclusion de consultations au niveau national avec les acteurs de la gestion de réduction des risques de catastrophes.

Le travail effectué cette semaine s'inscrit dans la continuité des efforts conjoints du Gouvernement du Burundi et de l'OIM.

Le gouvernement du Burundi a renforcé sa réponse en matière de lutte contre la traite des êtres humains au cours des dernières années. Le rapport sur la traite des personnes (TIP) préparé par le Département d'Etat américain a fait passé le Burundi du niveau 3 à la liste de surveillance du niveau 2 en 2021 puis au niveau 2 en 2022 - une première depuis 2010.

Pour toute information, merci de contacter

Victoria KLIMOVA, Coordinatrice de l’unité Assistance et Protection des Migrants de l’OIM au Burundi, VKLIMOVA@iom.int

Imen NAIJA, Chargée de projet Lutte contre la traite, Protection & Santé et Migration irrégulière à l’OIM Tunisie, inaija@iom.int

Les communiqués de presse de l’OIM Burundi sont disponibles sur : www.reliefweb.int