Communiqué
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Une étude analyse la traite des personnes en Tunisie

 

Tunis – En partenariat avec le gouvernement tunisien, l’OIM a publié une étude de référence sur la traite des personnes en Tunisie, dans le cadre d’un projet financé par le Bureau du Département d’Etat américain chargé de contrôler et de combattre la traite des personnes (J/TIP).

L’étude, la première du genre, donne un aperçu des cas et des dynamiques en lien avec la traite nationale et transnationale d’adultes et d’enfants à des fins de travail forcé, d’exploitation sexuelle et de servitude domestique en Tunisie.

Un comité directeur représentant quinze institutions a contribué à l’étude, qui s’inspirait également de travaux sur le terrain et d’entretiens.

L’étude a montré que les jeunes tunisiens sont vulnérables à la traite transnationale. Les trafiquants leurrent fréquemment leurs victimes en leur proposant des emplois bien payés. Ils les exploitent ensuite à leur arrivée à destination. Le rapport souligne l’utilisation croissante d’internet et des réseaux sociaux comme méthode de recrutement.

Le rapport montre également que les migrants irréguliers, les mineurs non accompagnés, les réfugiés, les demandeurs d’asile et les demandeurs d’asile déboutés sont exposés à un risque élevé de travail forcé ou d’exploitation domestique en Tunisie.

Pendant la crise libyenne de 2011, la Tunisie a connu un afflux massif de migrants fuyant la Libye à la recherche de protection. Il s’agissait notamment de victimes de traite et l’OIM a œuvré en partenariat avec le HCR et les ONG partenaires locales afin de les identifier et de les aider.

Le rapport fait également référence à la traite domestique, qui touche surtout les enfants qui sont forcés à mendier dans les grandes villes ou sujets à la servitude domestique en tant qu’employés de maison.

Selon l’étude, les réseaux organisés recrutent encore des jeunes filles, parfois même âgées de moins de 10 ans, issues de familles pauvres, pour travailler en tant que gouvernantes dans les maisons de riches familles de la côte tunisienne.

Le rapport, essentiellement qualitatif, ne fournit pas de statistiques sur la traite en Tunisie, car le pays ne dispose encore pas de législation pour lutter contre la traite. Les données sont tirées d’actes criminels liés, de rapports des médias et de témoignages.

« Cette étude permettra de sensibiliser la population sur cette question sensible. Elle permettra en outre de mettre en évidence la nécessité urgente d’adopter la loi contre la traite, qui a été rédigée par les autorités tunisiennes et qui doit être examinée par l’Assemblée nationale constituante », a déclaré Lorena Lando, chef de mission de l’OIM en Tunisie.

Le rapport dans son intégralité est disponible sur : http://www.tn.iom.int/pdf/Baseline_Study_on_trafficking_n_persons_in_Tunisia_IOM%20_LR.pdf

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Hélène Le Goff
OIM Tunis
Email: hlegoff@iom.int