Les tendances démographiques et socio-économiques, les conflits et dans certains cas, les changements climatiques sont parmi les facteurs qui influencent la dynamique des migrations dans le monde. Plus particulièrement, un nombre important de personnes décident de quitter leur pays d’origine dans le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne et tentent des voyages dangereux à la recherche de sécurité et de meilleures opportunités de vie. Ils migrent à travers l’Égypte, la Libye, le Maroc, la Tunisie ou d’autres pays de la région tels que le Yémen – vers les pays voisins ou vers l’Europe.

Bien que la plupart des migrants considèrent au départ le Maghreb et le Mashreq, ainsi que le Yémen, comme des pays de transit, dans un bon nombre de cas, ils deviennent de facto des pays de destination puisque de nombreux migrants sont incapables de poursuivre leurs voyages faute de moyen. Les migrants vivent ainsi dans des conditions de précarité avec un accès limité à l’emploi et aux services de base. En raison de ces mauvaises conditions de vie aggravées par les difficultés d’accès aux soins de santé préventifs, ils peuvent être confrontés à des problèmes de santé graves.

Le droit à la santé est un droit humain dans ses dimensions physiques, mentales et sociales. La Tunisie, dans sa Constitution de 2014 reconnait ce droit comme un droit fondamental et universel de tout être humain, elle prévoit dans son article 38 que « La santé est un droit pour chaque être humain. ». De plus, en 2016, la Tunisie a adopté une loi organique relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes. Cette loi garantit l’accès gratuit à la santé et à l’assistance psychosociale pour toutes les victimes de la traite détectées par l’Instance Nationale de Lutte contre la Traite en Tunisie y compris les migrants.

Dans ce contexte, et en soutien aux efforts de la Tunisie et du Ministère de la Santé pour intégrer la migration dans les politiques de santé publique et de protection sociale, l’OIM met en place la deuxième phase du Projet SANTE en Tunisie suite à sa première phase mise en place en 2015-2017. Ce projet régional a pour objectif d’appuyer les gouvernements dans la gestion de la migration en mettant l’accent sur la promotion de la santé et de la protection des migrants qui transitent par le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Yémen.

Détails du projet

En étroite collaboration avec le Ministère de la Santé tunisien, l’OIM se propose de :

  1. Promouvoir une politique migratoire inclusive qui promeut le droit à la santé des migrants en Tunisie.
  2. Améliorer l’accès des migrants les plus vulnérables aux services de santé et de protection, notamment les victimes de la traite, les victimes de violences et les enfants non accompagnés ou séparés, à travers l’assistance humanitaire, psychologique et médicale.
  3. Renforcer la capacité du gouvernement et de la société civile à promouvoir efficacement les besoins en santé et en protection des migrants vulnérables, y compris les victimes de la traite, les victimes de violences et les communautés touchées par les crises migratoires.
  4. Améliorer la collaboration multisectorielle au niveau régional et national pour partager les bonnes pratiques nationales et internationales visant à améliorer la santé et la protection des migrants les plus vulnérables et des communautés touchées par les migrations.
Documents

Fiche d'information du projet régional SANTÉ